Geisha - Arthur Golden

"Geisha" est un roman retraçant les mémoires de la Sayuri Nitta,
Geisha célèbre des années Trente. Le best-seller a été adapté au
cinéma en 2006 par Rob Marsall, sous le nom de " memories of a geisha ".

Pure, dépaysant, et profondément touchant; a lire.

Arthur Golden nous plonge avec efficacité et effroi dans le monde très fermé des Geishas de Gion. Il commence le roman par le décès de la mère de Chiyo ( l'héroïne de 9ans ) et par l'enlèvement de celle-ci et de sa sœur ainée. Vendue par son vieux père, arrachée à sa sœur et mise de force dans une Okiya ( maison de thé japonaise, où travaillent les Geishas ) pour ses yeux bleus rarissimes, Chiyo doit servir ses habitantes avant d'apprendre le véritable art des danseuses de maisons de thé.
Petit à petit, Chiyo deviendra la Geisha la plus convoitées de Gion, surtout grâce à l'aide de sa "marraine" Mameha, mais c'est l'amour irrationnel pour un inconnu qui lui donnera la force d'avancer et d'endurer les coups d'Hatsumomo, la solitude et la tristesse immense. On découvrira en même temps que Chiyo le monde si mystérieux et si obscur des Geishas, aujourd'hui disparue.

La danse, la cérémonie du thé, le shamizen ou le maquillage traditionnel, autant d'arts qu'une geisha se doit de maîtriser ( contrairement à la prostitué, souvent confondues, qui ne fait que coucher avec le client. Une geisha ne couche JAMAIS avec un client, seulement avec son dana. A côté de cela, une geisha est une véritable artiste ).

Un monde que l'on voit d'une pudeur exquise, d'une poésie sans limites et d'un respect profond. Dur et magnifique; immense. On entrera et découvrira en même temps que Chiyo le monde froid et si énigmatique des Geishas des 40's.

Chiyo deviendra Sayuri Nitta au prix de sa liberté déjà très écornée, car une geisha n'a pas de mari, et offre l'argent qu'elle gagne à son Okiya, pour vivre aux crochets de son dana ( un homme riche qui paie pour ses frais de geishas ).
J'ai trouvé très intéressante le rapport qu'il existe pour elles avec l'argent et l'amour. On comprend que l'on n'a jamais les deux, voir que l'amour n'existe pas. L'argent occupe une place primordial pour les geishas, plus que tout je dirais même. Pour elle, c'est une évidence que la femme à besoin de l'homme pour répondre à ses besoins. Elles sont naturellement en dessous d'eux.

Ce qui m'a choqué aussi, ce sont les conséquences atroces que la seconde guerres mondiale a sur Gion. Les américains se sont absolument approprié la beauté blanche des geishas, l'ont copiée et traînée dans la boue; sans parler du tourisme de masse que cela a engendré. L'histoire des geishas fut alors objet de marketing et de voyeurisme, elle qui s'émoustillait d'un poignet nu furent mit aux "normes" de l'époque, c'est à dire chair à outrance. Après la guerre, tout changea, les Geishas ne furent plus bonne à aucunes conversations, mais aux photos des touristes.