samedi, juillet 9

Robert Allen Zimmerman


1965 fut une grande année pour Bob Dylan. Son album "Blonde on blonde" est un immense succès, il assoit son statut de célébrité et d'idole de la jeune génération. Mais le chanteur refuse de devenir un porte parole, une publicité, et vit mal sa nouvelle notoriété.

Dans son premier interview télévisé, C'est un Dylan à l'allure juvénile, aux manières gênées, et qui ne comprend visiblement l'engouement dont il est l'objet, qui répond aux médias déstabilisés par cette attitude distante et simple à la fois. On voit alors autre une facette de l'artiste, la pudeur, qui déteste avoir à justifier ou expliquer ses textes géniaux, et n'est pas de ceux qui s'exhibent pour vendre davantage.

Dylan a talent brut, qu'on ne peut apprivoiser ou définir avec de simple mots. Il est là, joueur et timide, profond est simple, artiste mais pas star. Seulement lui-même.
Il parle avec son cœur, et ne peut expliquer ce qui sort de ces mélodies si riches. Ses chansons lui échappent, elles coulent directement dans les veines de ceux qui les écoutent. Autant que ses réponses échappent aux journalistes de cette conférence, venuent comprendre "le nouveau phénomène des jeunes".

Ce que je vous propose, c'est le jeux du Chat et de la Souris; des professionnels qui montent les enchères face à un génie qu'on ne peut vendre.




Bob Dylan: San Francisco Press Conference (Dec. 1965) 1/6

Bob Dylan: San Francisco Press Conference (Dec. 1965) 2/6

Bob Dylan: San Francisco Press Conference (Dec. 1965) 3/6

Bob Dylan: San Francisco Press Conference (Dec. 1965) 4/6

Bob Dylan: San Francisco Press Conference (Dec. 1965) 5/6

Bob Dylan: San Francisco Press Conference (Dec. 1965) 6/6



TRADUCTION DE L'INTERVIEW (par R. Gleason)



J'aimerai savoir ce que signifie la couverture de votre album "Highway 61 Revisited" ?

Que voulez-vous savoir?

Il me semble qu'il y a une idée derrière cela (vous y figurez) qu'est ce que ça représente pour vous?
Je ne l'ai pas vraiment regardée.
J'y ai beaucoup réfléchi.
Elle a tout simplement était prise un jour ou j'étais assis sur des marches, vous savez. Je ne m'en souviens plus très bien.
Je pensais que la moto était une image dans vos compositions. Ça a l'air de vous plaire.
Tout le monde aime la moto, plus ou moins.

Vous vous considérez d'abord comme chanteur ou poète ?
Pour moi, je suis plutôt un homme de la chanson et de la danse, vous savez.
Pourquoi ?
Ah... je croies pas que nous ayons suffisamment de temps pour en parler !

Vous avez dit que quand vous serez "crevez", vous ferez autre chose. Que veut dire "crevé" ? Prévoyez-vous cette situation ?
Non, je ne la prévois pas. C'est tout simplement une situation impitoyable. Tout à fait implacable, avec un côté ivresse.

Les critiques qui vous on reproché de passer du Folk au Folk-Rock n'ont pas l'air de vous toucher. Vous tiendrez-vous à ce nouveau genre ou continuerez-vous d'écrire ?
Je ne fais pas de Folk-Rock.
Comment qualifiez vous votre musique ?
Ce serez plutôt une musique visionnaire, de la musique mathématiques.

Les mots sont-ils plus importants que la musique?
Les mots sont aussi importants que la musique. Il n'y a pas de musique sans mots.
Par quoi commencez-vous d'habitude?
Par les mots.
Pensez vous que vous vous mettrez à peindre ou sculpter ?
Oh, oui bien sûr !
Pensez-vous qu'on vous pendra comme un voleur ?
Cette question n'était pas prévue

Bob, vous dites que vous écrivez le texte avant de l'imaginez en tant que musique. L'entendez-vous quand vous l'écrivez?
Oh, oui.
Est-ce celle que vous voulez quand vous écrivez ?
Oui, oh oui.
Avez-vous des chansons qui n'ont pas encore de mots?
Parfois, sur des instruments généraux (pas la guitare) peut-être le clavecin, l'harmonica ou l'autoharpe, il m'arrive d'entre une sorte de mélodie sur laquelle je saurais quels mots mettre. Mais pas à la guitare, c'est un instruments trop difficile, je n'entends pas beaucoup de mélodies basées sur la guitare.

Qui sont vos poètes préférés ?
Rimbaud, je croies. WC Field, la famille trapéziste au cirque vous savez? Smokey Robinson, Allen Ginsberg, Charlie Rich, voilà un bon poète.

Dans beaucoup de chansons vous êtes dur avec les gens : dans "Like a Rolling stone" vous l'ête avec la fille et dans "Positively 4th Street" avec un ami. Pourquoi ? Changer leurs vies, signaler leurs erreurs ?
Je veux les embêter !

Interprétez-vous encore vos premières chansons ?
Non, non. J'ai retrouvé un recueil hier, je n'y replonge pas trop, mais il y a beaucoup de chansons que je n'ai pas enregistrées. Je les ai simplement écrite, y ai ajouté une mélodie, et publié. Mais je ne les ai pas chantées. J'en ai beaucoup oubliées, même celle que j'ai interprétées... j'ai l'impression de manquer de temps, vous savez.

Vous avez changer votre programme lors de votre tournée en Angleterre ?
Non, je l'ai terminé là-bas. Je suis arrivé à la fin de mon ancien programme. Je ne l'ai pas changé, il s'est développer... plus ou moins... J'avais prévu ce qui allait arriver, combien de fois je serais bissé, quelles chansons seraient applaudies, tout ça.
Répétez-vous le même programme soirée après soirée ?
Non, c'est quelque fois différent. Je croies qu'on va donner la même ici.

Phil Ochz à dit dans une interview que vous devriez tourner des films. Est-ce prévu ?
Oui, j'y pense, mais pas parce que quelqu'un l'a dit.
Et ce sera quand ?
L'année prochaine.
Quel en sera le sujet ?
Simplement une autre chanson...
Quels sont vos metteurs en scène préférés?
Truffaut... j'ai du mal à en citer d'autres. Des italiens, vous voyez, mais il n'y a pas beaucoup d'Anglais et d'Américains qui me plaisent vraiment.

*******

1 commentaire:

Anonyme a dit…

<3 :)
(Waaah, ton article !! :D)